Le carnage du Bataclan aurait pu être évité?
Selon une enquête publiée le 2 mars 2016 sur le site Paris Match, l’attaque du Bataclan ne serait pas improvisée, puisque quand en 2009, un groupe de lycéens français était victime de djihadistes en Egypte. L’enquête faisait déjà allusion à la salle de spectacle.
Le 13 novembre 2015, vers 21h30 alors que deux bombes avaient déjà explosé au Stade de France et que des dizaines de morts gisent sur les terrasses des 10e et 11e arrondissement de Paris, trois hommes. Samy Amimour, Foued Mohamed-Aggad et Ismaël Mostefaï descendent d’une Polo et font feu devant la salle de spectacle le Bataclan. Trois personnes meurent aussitôt.
Les rescapés de cette première fusillade se réfugient aussitôt à l’intérieur de la salle, ignorant le cauchemar qui les attend. Deux terroristes se dirigent vers la fosse et tirent à nouveau. Un vigile ouvre une issue de secours pour laisser sortir les spectateurs, mais un troisième homme les attend dehors et mitraille, avant de rejoindre ses deux complices dans la salle.
En effet ce carnage aurait pu être évité puisque Dude Hoxha, une Française d’origine albanaise, née à Sucy-en-Brie, en 1978, dans une famille musulmane arrêtée en même temps que Farouk Ben Abbes, un Belge d’origine tunisienne, parmi les 7 suspects arrêtés par la police égyptienne trois mois après l’attentat du Caire.
Dude Hoxha tient son journal intime pendant ses 11 mois de détention au caire, où elle partageait sa cellule avec une codétenue Fatima.
Ces quelques lignes annonçaient une attaque sur le Bataclan « Le Bataclan à Paris, non mais, franchement ! Quelle idée ! Que me répond-elle [Fatima] cette folle ? A votre avis ? Que c’est même pas une terre de djihad ? Que les gens là-bas n’ont rien à voir au conflit israélo-palestinien ? Non ! Elle me dit : “Tu crois que les frères vont viser n’importe quel endroit ? Sûrement que le patron est un juif qui finance l’armée israélienne et que ça ferait un trou dans les caisses.” »
En mars 2010, les autorités Egyptiennes expulsent les prisonniers étrangers liés à l’attentat de février 2009. Ben Abbes vers la Belgique. Hoxha vers la France, où elle est immédiatement placée sous surveillance.
Le jour de son interpellation, à son domicile, la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI, aujourd’hui DGSI) saisit son « journal de prison ». Suite aux premiers éléments de l'enquête des autorités Egyptiennes, le vice-procureur de la République (Section terrorisme – Atteinte à la sûreté de l’Etat), Patrick Laberche, ouvre, le 22 avril 2009, une enquête préliminaire pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ». Le 6 mai 2009, un lieutenant de police de la DCRI adresse un procès-verbal au procureur : « Des informations parvenues au service, il apparaît que la cible du projet d’attentat fomenté par Farouk Ben Abbes […] pourrait s’identifier à un bâtiment de la communauté israélite dans la ville de Saint-Denis. Toutefois, au cours de ses différentes auditions, Farouk Ben Abbes aurait proposé la salle de spectacle du Bataclan.
La justice savait que le Bataclan était une cible. Elle connaissait également les motivations des terroristes et même le nom du principal suspect, Ben Abbes. Pourtant, jamais les anciens propriétaires du Bataclan, la famille Laloux (la salle a été revendue en septembre 2015), n’ont été alertés de la moindre menace. Et l’endroit n’a pas été placé sous surveillance.
Il est à noter qu'après 2 ans d'instruction, et pour manque d'éléments suffisants pour asseoir un projet d'attentat sur le Bataclan, le 14/09/2012 un non lieu a été prononcé et Farouk Abbes a été libéré.(source: le monde du 25/02/2016)